dimanche, septembre 07, 2008

L'ete qui se termine sur une touche d'amertume

(Note du début: J'avais préalablement commencé ce texte dans les environs du 25 août et sur le coup, j'ai hésité de le publier car j'étais quand même encore sous contrat. Après mûre réflexions, voici le résultat final)

J'aurais jamais cru qu'un jour, j'arriverais a détester la vie de camp. C'est une idée que j'avais jusqu'à date chassé de ma pensée car mes étés au camp furent mes plus beaux étés jusqu'à maintenant. Malgré le fait que j'ai de malheureux souvenirs de ma propre participation à des camps dans ma jeunesse, je me suis toujours éfforcée de me dire que dans le fond, c'est pas si pire que ça et que l'ont fini toujours par en retirer du bien. Cet été, j'ai décidé de délaisser cette pensée trop optimiste car elle me forçait à minimiser tout ce que j'ai enduré. J'ai acquit une lucidité après avoir réalisé que de me dire tous le temps ''C'est pas si pire que ça'' ne fait que stagner la douleur et laisse sous-entendre que j'aime ça me faire piétiner dessus. On m'a dit à un moment cet été ''Ah! Si je pouvais être comme toi et être capable d'encaisser tout sans dire un mot...C'est courageux...'' Courageux? Quelle connerie! C'est pas du courage. C'est une misérable autodéfence! C'est pas que j'ose pas prendre action, c'est parce que je sais d'avance que je suis impuissante face à tout ça...

Bon, impuissante face à quoi vous me demanderiez? Impuissante contre ce qui se produit quand on met une bande d'adultes en isolement pendant 3 mois et que ça vire mal. Normalement, dans un camp, les animateurs se seraient entraidés et auraient agits convenablement, exactement comme on l'exige des campeurs. Malheureusement, cet été, j'ai travaillé avec certains animateurs qui se sont vites crées des cliques, et qui n'ont pas perdus de temps à faire rouler la machine à rumeurs. Rapidement, l'esprit de camaderie à fait place à l'exclusion plus ou moin active de certains d'entre nous. La jalousie envers certains couple a même jettés un froid à travers l'équipe. Le tout à évolué à du parlage dans le dos, et à une hypocrisie sans précédant. Certains d'entre nous étions frustrés envers nos supérieurs, surtout envers la manière qu'ils nous parlaient et qui se foutaient de nous en quelque sorte. D'autres frustrations ont découlés du fait que plusieurs se permettaient de briser ouvertement les règlements et on savait presque toujours qui s'ouvrait la geule pour les rapporter aux supérieurs...

Dans le fond, je m'en foutait pas mal des cliques et de ceux qui jouaient les hypocrites en brisant les règlements. J'étais pas concernée et je continuais ma petite affaire....jusqu'au jour où l'on a commencé à me parler comme si j'étais une moins de rien. Je demandais une simple question, assez poliement, et on m'envoyait prommèner! Ce comportement à évolué jusqu'à ce que je réalise que subtilement, j'étais plus la bienvenue dans mon propre dortoir! J'entrais et quelque unes en particulier me lâchaient des regards pas très amicaux. J'ai vite appris qu'il était mieux que j'aille soit me coucher plus tôt ou aller ailleur le soir afin d'éviter ça. Bon, c'est clair que tout je que j'explique peut vous sembler super négatif. Ce n'est pas le cas car je me suis quand même fait de bonnes amies là-bas qui ont su rendre le temps moins pénible et moins long. Sans elles/eux, je ne sais pas si j'aurais pu tenir le coup.

Avec l'exclusion, les commentaires dans le dos, le manque de soutient, tout ça, sa pesait, au point où certains autres animateurs craquaient en larmes. De mon côte, j'ai fait mon possible pour tenir bon même si ca me tuais parfois de l'intérieur. Je ne suis pas du genre a extérioriser ma colère, meme si la tentation me tenaille. Ah! Y'a des fois ou j'aurais bien foutu des coups de poing entre les 2 yeux des gens qui me parlent comme un tas de marde! Mais bon, j'intériorise et je me relache en regardant des animes/écoutant de la musique. Ce qui m'a rendue à mon breaking point, ce fut quand je suis rentrée un soir au dortoir en larmes. J'étais sous le choc car mon amie m'avait annoncée qu'elle allait démissionner et en entrant, la plupart des gens présents m'ont ignorée. Pas un seul ''ça va?'' sauf pour une qui a pris l'initiave de venir me voir dans ma chambre. C'est à ce moment précis que dans ma tête, je me suis dit ''Je déteste ma vie ici, je veux partir d'ici''. Comme un rat prit dans un coin, j'ai tenté de trouver des issues pour m'échapper mais c'étais en vain. J'étais prisonnière d'un contrat mais aussi de moi-même J'aurais pu bien facilement quitter le camp en taxi, prendre le bus jusqu'à Toronto et prendre l'avion jusqu'à chez moi mais en réalité, faire ça aurait nui à ma carrière car mon contrat, ma performance de l'été me servira sans doute de références pour des stages et des possibilités d'emploi! Je voulais fuire tout en sachant que c'étais impossible et c'est exactement ça qui était intolérable. À une certaine extension, j'ai comparé ça à une agression-vivre une douleur, une torture invisible et ne pas être en mesure d'y échapper...ni d'en parler...

Encore une fois, ne pas en parler est un terme limite- j'avais internet, le téléphone, le courrier...j'aurais pu facilement en parler! D'ailleurs, j'en parlait ici et là avec des copines du camp qui vivaient la même chose. Malgré ces merveilleux moyen de communication, quand ce genre de merde arrive, c'est pas facile d'en parler. Comme je parlais que très rarement à mes amies hors-camp, je concentrais mes nouvelles sur le positif et si j'avais l'occasion, je racontais bout par bout la merde qui se passait. Quand les choses étaient vraiment plus endurables, j'appellais ma mère mais elle jettait un peu le blâme sur moi ''Si ça t'arrive, c'est parce que tu dois sûrement avoir fait quelque chose...'' Donc par conséquant, ça a mené à un affreux sentiment de sollitude. Je me sentais si seule permis les 170 personnes au camp. Je me sentais seule quand j'avais pas de nouvelles d'amies malgré le fait que je faisais de mon possible pour garder le contact. Je me sentais seule et emprisonnée dans ce foutu camp, me questionnant encore et encore sur le pourquoi j'avais décidé d'y retourner...

On m'a dit vers la fin de l'été "Ce qui ne te tue pas te rend plus forte''...mais que voulait-il dire par tué- tuée physiquement ou tuée psychologiquement? Car psychologiquement, j'étais pas exactement en pleine vie. J'étais meutrie mais ça parraissait pas trop au quotidien car après les années, j'ai la peau épaisse car j'ai appris à endurer et à ne pas lâcher prise. Mais même malgré ça, ça me porte à réfléchir sur si je ne devrais pas plutôt apprendre à lâcher prise et à abandonner-lequel fait moins de dégats, j'aimerais bien le savoir.

En conclusion, c'étais ça mon été- cacher mes larmes par un sourire, faire comme si de rien n'était et revêtir le linceuil de la solitude qui me va si bien, le tout dans un décor enchanteur de la nature, la misère au paradis, la tristesse dans un milieu qui encourage la joie, l'intolérance dans un milieu de tolérence...l'hypocrisie qui écrase l'honnêteté...que de beaux idéaux de camp!

Vivement le début de ma carrière, en espérant ne plus jamais revivre un tel été amer!

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