samedi, novembre 18, 2006

L'amour, c'est comme un voyage en train

*Grandement inspiré de ''les voyages en train'' de Grand Corps Malade que j'écoutais assez tard hier soir

Pour ceux qui me connaissent, vous savez que je suis une personnes qui a jamais aimé l'embarquer dans un train par peur de vivre un déraillement ou un écrasement. À force de prendre des trains, je me suis habituée, même si j'ai été confrontée à plusieurs situations qui m'ont laissée sur les rails.

Quand j'y pense, dans mon adolescence, je regardais les gens autour de moi embarquer sur les trains, heureux et plein d'entrain. Ça me laissais sur le quai à penser ''au premier train acceuillant, je saute dessus sans y penser, ça sera une opportunité à ne pas manquer'' ou bien ''C'est une honte de refuser un train qui s'offre à toi! Quel dédain!'' Les premiers voyages que j'ai fais, étaient, à mon grand étonnement, que sur des draisines à bras! Assez instables, on savait même pas dans quel direction on allait. C'était tellement pas sérieux que la draisine bloquait à peine 3 coups de fait. J'ai vite réalisé que ça en valait pas le coup. J'ai regagné le quai de la gare et je me suis assise longtemps sur les bancs, à regarder les autres entamer leurs voyages. Mes amies faisaient comme moi un peu. On était assise sur le banc et on s'en foutait un peu des trains, jusqu'à ce que que le prom arrive. Le prom est arrivé et y'a eu une grande locomotive en or qui est arrivée, tirant avec elle un beau train prometteur pour l'été. J'ai pas hésité à embarquer mais j'avais des arrières pensées. La locomotive, recouvert d'or, s'est rapidement écaillé, laisant voir un fond rouillé et pas bien entretenu. Après quelques accélérations et quelques virages, j'ai fais le grand saut. J'ai sauté volontairement du train et j'ai regagné la gare, mine de rien. En regagnant la gare, il y a eu plusieurs autres draisines, mais j'ai pas embarqué. 2 mois plus tard, un autre train m'a invité à voyager un peu. Ce qui était au départ un ''joy ride'' est devenu un voyage transcontinental. Je me suis habituée au roronnement et aux sièges confortables. Mais peu à peu, il y a eu des virages secs, des haut et des bas, de grosses montagnes. Il y a eu des froids, et des moments plus chauds. J'ai eu un haut-le-coeur immense, et j'ai été recallée à la 2e classe. Indignée, j'ai pesé sur le frein d'urgence. Le train s'est arrêté et je suis débarquée très fâchée. J'ai marché sur les rails en pleurant un peu jusqu'à ce que je regagne la gare. J'ai repris la tête base mon banc face à l'esplanade. J'ai attendu longtemps, les chiffres tournoyaient devant les yeux. Tout à coup, une locomotive a foncé droit sur moi, pour heurter la locomotive de mon amie. Croyant que c'était tout de ma faute, elle a barré les portières sur moi. Je me suis réassise sur le banc, tremblotte. Sur l'affichage ça indiquait les trains mais aucun d'entre eux m'interessaient. J'avais toujours cet haut-le-coeur. Je pensais même quitter la gare et renoncer aux trains de façon définitive, mais, au même moment, il y a eu une petite locomotive timide qui me faisait signe de venir voyager. J'y suis montée, pensant que j'étais l'invité d'honneur. On a voyagé un peu, sans s'arrêter aux gares sur le chemin. Je trouvais ça bizzare un peu, mais je restait sur mon banc, n'y prêtant plus attention. Ça allait bien, et puis ça a foiré. Il y avait de la neige glacée sur les rails et le train s'est emballé. Puis par une nuit du vendredi au samedi, il a déraillé complètement, en m'éjectant de la vitrine avant. Plus ou moin blessée, j'ai laissé le train déraillé aller, sans aucune pitié. Sur le chemin du retour, je me suis tassée pour laisser passer un train. À ma grande surprise, il s'est arrêté. J'ai fais une moue quand j'ai réalisé qu'il était pote avec la locomotive qui m'avais foncé dessus mais il me parraissait pas comme un conducteur incompétant. Il m'a offert de visiter son train. Ça me parrait correct, même si c'est pas le luxe. L'important pour moi, c'est que la locomotive soit solide et fiable, et qui serait prête à ralentir suite à mes hauts-le-coeurs.

Et la suite va se dessiner peu à peu, au fil du temps. Même si ceux sur le quai de la gare me font signe d'être prudente, je me sens prête à entreprendre ce voyage. J'ai mes valises mais j'attend encore un peu, sur le banc, le temps ou cette locomotive va ouvrir ses portières pour moi, si jamais ça arrive. Quand j'y pense, j'ai fais du chemin depuis le début. Je me suis découverte à force de voyager et à force de revenir à pied au point de départ. Il y a une chose de certaine, sans ce dur apprentissage sur les rails , je serais encore assise sur le banc là-bas, à l'entrée par peur de m'engager émotionellement et de m'ennuyer de mes amies qui seront restées à la gare.
Maintenant, je crois que c'est fini un peu la peur de l'embarquement. Je vois trop de gens s'embarquer sur ces trains et y rester. Quand je les vois passer à travers la gare, je ne peux m'empêcher de les envier, et de penser qu'un jour, ça sera à mon tour. Peut-être que ce tour est plus près de ce que je crois...il ne faudrait pas que je rate le voyage de ma vie!

Bon voyage!

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