mercredi, août 20, 2014

The End?

Me voilà le dos au mur.
Mes doigts qui tappent tranquillement le message qui veut sortir en furie du plus profond de moi. Ce message lourd d'émotions, les plus intenses les unes des autres: rage, colère, tristesse, déception, honte. Le catalyseur? Comme dans quasiment tous les cas, c'est multifactoriel.

Y'a Robin Williams, mon travail, ces ''amis'' qui se foutent de ma gueule, ma thérapeute qui patauge, mon trouble borderline....Ça en fait beaucoup de stakose! Mais je ne veux pas pointer du doigt personne ici, car dans tous les cas, y'a ma part de responsabilité. Oui, le suicide de Robbin Williams m'a beaucoup affectée. Il m'a affectée dans le sens que j'ai trouvé ça pénible d'entendre des messages clichés faisant ressortir l'ironie comme quoi ce sont les gens les plus heureux qui sont les plus malheureux. Et pourquoi faut-il attendre que quelqu'un se suicide pour que le sujet devienne moins taboo? Hum pardon. Ce n'est pas moins taboo, c'est juste plus facilement accessible car le malaise est transposé sur quelqu'un d'autre. Ça m'a juste attristée que les gens aient attendus qu'il meure pour lui dire à quel point il était apprécié, qu'il était important, qu'il méritait sa place dans notre monde.

C'est clair que je suis allée travailler ce jour-là avec le coeur lourd d'émotion. Je revivais dans ma tête les émotions qui m'ont conduite à plusieurs reprises à faire ce choix-là. J'ai essayé fort de les mettre en veille, car ce n'est pas ''culturellement acceptable'' de montrer ses émotions dans le cadre du travail. Mais reste qu'avec un trouble borderline, la gestion des émotions est toujours un casse-tête. On ne sais pas comment ces émotions là vont se traduire: Vais-je être maladroite dans mes entretiens? Vais-je être capable de montrer de l'empathie ou vais-je pêter une coche solide? J'ai fais de mon mieux pour traverser cette journée qui s'est avérée pénible au niveau interpersonnel et je me suis lâchée avec ma thérapeute, en pleurant ma frustration et en évacuant ma rage. ''Qu'avez-vous le goût de faire présentement?'' J'ai le goût de tout déchirer, détruire, lancer, briser; que ma rage devienne visible et qu'elle soit entendue bordel! 95$ pour 50mins de mon temps à raconter tout ça a une dame, quoique bien gentille, qui ne sait pas ce que c'est de vivre avec cette torture psychologique. Le plus je vais la voir, mon portefeuille s'émincit et je n'ai que pour piste de reflexion: ''Avez-vous espoir?''

Espoir en quoi?

Espoir que ma vie aille mieux? Que je puisse un jour me sentir vivante et épanouie tant dans mon travail que dans ma vie personnelle?

Espoir que je puisse enfin avoir des relations avec les autres qui ne terminent pas en queue de poisson?

Espoir que je me sente comprise et acceptée pour la personne que je suis et que je n'aie plus besoin de porter 1000 masques pour me faire valoir aux yeux des autres?

Aujourd'hui, cette réponse est NON!
Hier, c'était Non.
C'est NON depuis la semaine dernière

Et pourtant, il n'y a pas si longtemps, j'étais sur une belle lancée. Ma vie au boulot allait bien, j'avais de nouveaux amis, enfin, j'avais cette lueur d'espoir qui brillait. Mais je le savais que tout ça n'était qu'éphémère.
Tout dans ma vie finit par foirer. Me voilà suspendue de mon travail pour des raisons nébuleuses et me voilà que je flushe ces nouveaux amis. Pourquoi? Car ils m,ont fait de la peine. Ce sont de chouettes personnes au fond. J'ai essayée d'être leur amie en étant moi-même. Mais après un certain temps, après avoir dévoilée les couches sombres de mon mal intérieur, ils ont commencés à se distenser, au point d'inventer des excuses pour éviter de devoir passer du temps avec moi. Peut-être que tout ceci n'est que distorsion de mon esprit mais je suis blessée. Moi qui espérait trouver un peu de récomfort, je tombe sur des gens qui ne sont pas capable de me dire les choses de façon franche. Oui, c'est peut-être blessant sur le coup de dire les choses telles qu'elles le sont mais c'est encore plus blessant quand on réalise que les excuses sont bidon. Ou bien, est-ce de ma faute? Aurais-je été trop accaparante? Tout ce que je sais, c'est que ma réaction de fuire cette relation a été impulsive et que je suis démolie. Je me dis que je ne mérite pas d'avoir d'amis si c'est pour finir ainsi.

Donc est-ce déja la fin? C'est ce que je me demande depuis quelques jours. Je ne vous le cache pas, j'ai envie de me suicider. Je rêvasse du comment puis je deviens ambivalente. Je ne veux pas souffrir. Je ne veux pas faire de tord autour de moi. Je ne veux pas que les gens profitent de ma mort pour dire des choses conne comme que c'était la faute de mon TPL, ou bien la faute de mes amis, ou de mon travail, et je veux encore bien moins qu'on en profite pour dire à quel point j'étais belle, gentille, intelligente et toutes ces choses-là. Ce point d'interrogation m'intrigue. Pourquoi ais-je encore une force qui me rattache à la vie alors que ces jours-ci, je suis comme une coquille vide: je vis sans ne rien ressentir? Qu'est-ce qui m'empêche de mener mon plan à exécution? Je ne sais pas. Ce plan est peut-être trop romancisé, comme le gars qui meurt dans la société des poètes disparus, ou bien comme la fille qui se pend dans Girl, Interrupted. Je me demande comment ils ont fait eux, comme Robin Williams, pour pousser la lourde porte de la mort.
J'avoue que ça me fait peur, je ne me sens pas assez prête même si ma tête me dis que c'est le temps, que c'est maintenant le moment idéal.
Mes doigts tremblent, ils sont fatigués, l'émotion est passée. Ma tête veut dormir. Dormir, dormir, dormir, tout oublier, le temps d'un sommeil, les tracas, mes émotions. Si j'avais la certitude que la mort, c'est comme dormir, eh bien, viens Morphée, vient me prendre n'importe quand. je te suivrai.

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