mercredi, décembre 09, 2009

Une Angie dans le OR

Je ne me suis pas trompée le jour où, à la petite école, j'ai rêvé que j'allais être dans une salle d'opération et ne pas être celle qui se fait opérer! Ce moment est survenu...ce matin!

Après avoir fait le screening pré-opératoire d'un(e) patient(e), ma superviseure de stage s`est assurée que je participe à l'opération. Dans ce cas-ci, c'était une bronchoscopie suivie d'une thoracotomie avec résection du lobe inférieur du poumon droit.

Voici la vérité, chers lecteurs, car la réalité OR est loin d'être Grey's ou House....malgré les pointes lancées entre les intervenants en post-chirurgie!

Je commence par le début. J'arrive au OR Dept. Y'a quelques formalités à remplir, c'est rapidement fait. Ensuite, il faut se changer. Pas question de porter du linge ordinaire en salle opératoire donc j'enfile un set de scrubs bleu-hôpital avec un couvre-chef de la même couleur. J'attend avec impatience l'heure de la chirurgie.
C'est l'heure. J'accompagne le(la) patient(e) qui, en passant, déborde d'anxiété jusqu'à la salle opératoire.
Là, c'est lavage de main, désinfectant à mains, masque, gant et jaquette. On rentre.

Le(la) patient(e) s'installe. On assure le comfort. L'anesthésiste injecte les sédatifs et procède à l'intubation.
Les infirmieres preparent les instruments, mettent le cathéter et préparent les chirurgiens. Le(la) patient(e) est sous sédation. On commence avec la bronchoscopie. C'est une petite caméra vidéo qui déscend dans les poumons, jusqu'aux bronchioles. Y'a un gros bouchon de mucus en gros plan sur l'écran. Yummy....L'anesthésiste tente de succionner le bouchon mais sans grand succès...Pendant ce temps, les chirurgiens font une incision d'environ 25cm entre la 3e et 4e côte, sous l'omoplate jusqu'à l'aisselle. Le sang est aussitôt aspiré, c'est pas si pire. On voir très bien le tissus adipeux (jaune) et le muscle. Enfin, ils atteignent les poumons et séparent les côtes avec des instruments appellés rib separators. Le poumon est bien en vue. Les chirurgiens m'expliquent étape par étape et me laissent regarder sur un petit banc installé à côté d'eux vu ma grandeur. Je vois assez bien. En gros, ils ont localisés la veine pulmonaire et l'ont bloqué le temps de découper le lobe avec l'aide de ciseaux et forceps. Ensuite, ils ont mis le lobe découpé de côté pour l'envoyer au dept. de pathologie.Avant, j'ai eu la chance de toucher au lobe et voir à quoi ça a l'air un cancer du poumon ET à quoi ça ressemble un poumon de quelqu'un qui a fumé 25ans de temps...Vraiment pas le fun. Le cancer, c'est une masse avec des renflements. Ce sont les renflements qui ne permettent pas les échanges gazeux à cause des malformations des alvéoles.

Une fois le lobe retiré, les chirurgiens suturent la bronche et teste son imperméabilité en vidant un pot d'eau dans l'inscision. L'eau ''nettoie'' l'inscision en même temps et elle est ensuite succionnée. Une fois cette étape de faite, on ferme l'inscision une couche à la fois- les côtes, le muscle, le tissus adipeux et enfin la peau.
Le(La) patient(e) commence à se réveiller. On donne un masque d'oxygène et on procède au transfert jusqu'à la salle de récupération post-chirurgie.

Et tout ce temps, je savourais ce moment. J'avais entendu des histoires d'étudiants qui s'évanouissent ou qui tolèrent mal la vue du sang mais moi, j'ai un coeur d'acier. Ça ne m'a pas dérangé une miette et si c'était à refaire, je le referais mais sans nécessairement songer à changer de profession. Je préfère quand même m'occuper des patients le lendemain de leur chirurgie...

Mon conseil pour vous, si vous avez des stages: Profitez de chaques opportunités qui s'offrent à vous. On est peut-être pas payés ou au mieux, mal payé mais l'expérience n'a pas de prix. Exigez des challenges, des observations, des mentorats. Au bout de compte, c'est nous qui auront la job de nos superviseurs dans pas long...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ouf ! Moi, j'aurais peur de voir ça ! Tu es courageuse !


Entierement d'accord pour ton conseil de stage !

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