vendredi, septembre 08, 2006

1 ans déjà

J'ai attendu longtemps pour pouvoir parler de mon deuil aussi ouvertement. En fait, j'ai longtemps attendu ce jour pour pouvoir faire une mise au point dessus. Méthodique comme je suis, j'ai préparé mentalement le post qui suit depuis au moins 1ans là.

Sur le coup, c'est sur, ça à été un choc brutal, trop brutal. J'étais lancée dans une situation que je m'attendais pas à vivre avant une autre vingtaine d'annés. Initialement, et je parle de Sept/octobre 2005, j'ai eu de la misère à montrer mes émotions en public. Les seules fois que j'ai pleuré devant des gens furent pendant l'exposition, les 2 funérailles et pendant les ''lavages de linge sale en famille'' sans exluer Noel. Les pires moment de tout, y'en a eu 2. La soirée même du décès à été chaotique. J'étais toujours dans mon absence d'esprit et j'arrivais pas à faire le point, même si je croyais être ''on top of things''. J'ai été approchée par l'ami complètement ivre de mon père qui, dans son intoxication, ''pognait les fesses'' de toutes les jeunes dames, moi inclue. Donc avec cette honte, mon désarroi total, j'avais les idées pas mal noires ce soir-là, couchée entrain de brailler à plein poumons dans le parc du coin, avec la chanson ''Wake-me up when September ends'' dans la tête. J'voulais pas que septembre seulement finisse, mais toute la situation au complet. J'voulais absolument pas vivre ce qui allait s'ensuivre. Malheureusement,le moment que je souhaiterais plus revivre c'est l'exposition avant la crémation..ça..j'en ai cauchemardé beaucoup (et j'ai toujours de la misère à en parler). Et puis le temps est venu que je rentre à l'université. Dans ma tête, ça allait ''un peu mieux'' j'était prête à me reintégrer aux études et à mon rhytme de vie. En gros, j'espérait que mon agenda chargé m'aide à penser à quelque chose d'autre que ça. Le jour, c'était bien, mais la nuit, c'était infernal. Crises de pleurs, cauchemards et anxiété. Heureusement, j'ai eu Nath qui a été là pour me tenir compagnie la nuit et peu à peu les crises et les cauchemards on cessés. Malheureusement, j'ai laissé mon chum car il n'a pas été là quand j'en avais le plus de besoin. Ironiquement, les cauchemards ont cessés une nuit de Novembre, lorsque j'avais vu et entedu mon père parler dans un rêve. Il m'avait dit d'arrêter de pleurer et de rester forte et qu'il serait toujours fier de ce que j'entreprendrais. Depuis ce temps, j'ai plus cauchemardé comme avant. Décembre est venu avec les examens. J'ai obtenu la meilleure moyenne de ma vie en accumulant un 3,90 de moyenne, soit un 88%. Noel par contre à été pénible. J'avais en moi un début de rage inexpliquée. Une frustration nourrie au fil des jours, surtout par le mépri et l'incomprehension de mes émotions et de mes besoins affectifs(trop refoulées selon certains membres de ma famille). Ce fut une période ou je me suis sentie très incomprise et mise de côté. J'avais une telle haine que je me disais dans ma tête que ce serait le dernier Noel que je passerais avec ma famille parce qu'ils passaient leur temps à me critiquer et à me reprocher ci et ça. Janvier est venu et ma rage s'était accumulée grace aux accroches-dents que j'ai eu par la suite avec ma mère. C'est avec un grand manque d'intérêt que j'ai débuté les cours. Je ne voulais rien faire. J'avais marre des études, marre de mon sport, marre de me lever chaque matin pour de la bullshit. Bref: marre de ma vie. Ça m'a pas prise longtemps pour constater que je commençais à devenir dépressive. Avec de l'encouragement, j'ai fait le grand pas pour aller chercher de l'aide auprès des services de psychologie ici même sur le campus. Ma psy à été très sympa et son approche à été très convenable même si à certains moments elle m'encourageait à faire sortir mes ''bibittes'', mes traumatismes qui me causaient des blocages. Peu à peu, ma colère s'est décipée malgré le fait qu'elle était maintenant dirigée vers l'athlétisme, surtout vers un de mes entraineurs qui s'en foutait ben raide de ce que je traversais. Ma rage découlait tout le long du fait que j'étais grandement incomprise. Le printemps est revenu avec une lueur d'espoir, comme dans ma chanson favorie des Cowboys Fringants:

'' La vie s'accroche et renait comme les printemps reviennent dans une bouffée d'air frais qui apaise les coeurs en peine''

C'est là que j'ai recommencé à voir un sens de direction dans ma vie. Les examens sont venus, ensuite le déménagement. J'ai recommencé sur des termes plus sympathiques avec ma mère car j'ai réalisé que je devais l'aimer le plus possible avant qu'elle ne s'envole comme mon père. Ma colère était partie et j'avais un intérêt pour l'été que j'allais vivre au camp. Mai est arrivé avec les travaux de jardin. Je me suis beaucoup rapprochée de ma mère en l'aidant de mon mieux dans ses travaux. Nous avons beaucoup discutés de notre deuil respectif en cette période, surtout du siens et des ennuis que lui causaient mon frère. Malheureusement, c'est aussi à cette époque ou ma mère a débuté sa dépression. Contrairement à moi, ma mère ne vivait pas de rage, mais elle vivait la recherche d'un nouveau sens à sa vie sans son mari avec qui elle a partagé 30ans de marriage et plus de 35ans de vie commune. Le mois de Mai est passé si vite qu'une fois au camp, j'arrêtais pas de me faire des soucis pour ma mère. Gabrielle (Lolly) m'a aidée en me faisant comprendre qu'il y a des choses qu,on ne peut pas changer dans la vie et qu'il était plus facile de regarder vers l'avant. Elle m'a même rendue hommage lors du banquet de pré-camp, en me disant, sur un fond de musique ''Les Étoiles Filantes'', à quel point les gens admiraient mon courage et ma détermination. J'ai toujours pensé à cet hommage quand je filais des mauvais cottons, et j'ai même développé une stratégie de gestion de stress très éfficace qui aurait rendu mon père certainement très heureux: développer mon ''slap shot'' au ball-hockey. Quand ça n'allais pas, le soir, j'enfillais mes patins d'un air maussade et j'allais à la cage, je pognais un bâton d'hockey pis je tappais sur une balle avec toute ma force. Ma frustration s'éclipsait au fur et à mesure que les balles rentraient dans le filet, et quand j'étais épuisée, je regardait les étoiles en pensait à mon père qui devait certainement regretter de ne pas m'avoir inscrite dans un club de hockey...''Non le hockey s'pas pour les filles''

Le point tournant du deuil fut pendant un de mes Dorm-Duty pendant que je lisait un ''Chicken soup for the teenage soul 2'' qui reposait par terre pas loin d'une des chambres. J'ai lu une très belle histoire qui m'a fait pleurer. Une histoire qui racontait l'histoire d'une fille qui avait omis de dire ''je t'aime'' à son papa le matin du jour ou son pere est décedé. Moi aussi, la dernière fois que j'ai vu mon père, j'ai omis de lui dire ces mots mais il est quand même venu me voir dans ma chambre, à 5h30 du mat, me souhaiter un bon retour au camp et une bonne rentrée. Je lui ai dit ''merci, on se reverra à ma fête''...mais j'ai toujours regretté de ne pas m'être levée pour lui dire à quel point j'avais été contente de le revoir. Le soir avant ça, penfant le BB-Q du quartier, il ne s'est pas arrêté de dire à tous le monde à quel point il était fier de sa fille ''qui travaillait pour Tim Horton et qui courait pour l'Université de Moncton'' ça se voyait dans ses yeux qu'il était vraiment fier de moi.

Donc 1 ans après, c'est sur qu'après tout ça, j'ai changé d'outlook sur plusieurs choses mais je suis contente de dire que ça m'a changée pour le mieux. J'ai réalisé, avec l'aide des autres, qu'il était encore possible d'être heureuse, et ça mes amis, c'est de l'espoir et c'est l'espoir qui fait vivre non?

Alors papa, c'est clair que tu me manques mais j'oublierai jamais ta dernière volonté: de foncer tout droit dans la vie et à devenir ce que tu as toujours espéré que je devienne: quelqu'un de bien, quelqu'un d'engagée,respectueuse,travaillante et fière de qui je suis.

Et je termine par une quote assez jolie qui vient d'un t-shirt AE que portait Broadway au camp

'' Mornings always brings a new sun''



Ci-dessous: Le processus du deuil. Je me situe actuellement dans la réorganisaton quoique c'est pas un cercle parfait et y'a toujours la possibilité de retourner dans une autre étape du deuil.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjours Audrey;

Dans des moments comme celle-ci j'aimerais être avec toi mais la distance nous sépare en ce moment... Tu es bien courageuse et tu es super... Faut pas que tu changes... GROS BISOUS!!!! Bonne Rentré Scolaire...

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