dimanche, mars 26, 2006

Coeur batailleur

Zachary Richard, pour ceux qui ne le savent pas, est un ambassadeur, permis tant d'autres, de tout ce qui englobe les restants de la culture cajun/acadienne. Il montre les samedis soirs, sur Radio-Canada, son émission Coeurs Batailleurs , ou il montre le profil de gens bien ordinaires qui s'efforcent de lutter contre l'assimilation et pour la protection du patrimoine francophone en amérique du nord.

De façon très humble, je suis permis ces coeurs batailleurs dans plusieurs aspects. Bien que je n'ai pas fait grand chose à grande échelle, j'ai contribué à ma manière à l'épanouissement de la communité franco-acadienne de ma ville. Mais, malheureusement, la grande majorité de mon énergie à été dirigée sur un point bien précit: ne pas perdre mon français à l'assimilation.

Donc en continuiété avec hier, je retourne dans le temps de mon junior high.
Ben voilà, j'avais commencé à dompter les dix-milles règles de grammaires, mais bof les cours de français, y'en avait marre. On voyait que pour la grande majorité la culture québecoise et de France...mais qu'est-ce j'en avait à foutre? Je suis ni québecoise ni de France...je suis quoi?
Mes parents refusaient que je me dise ''Acadienne'' car ils me répètaient que j'était de souche québecoise mais le hic c'est que je me sentais pas québecoise pour 2 sous. Quand j'allais au québec on me regardait quand je parlais, c'était surement mon accent qu'ils trouvaient pas ''d'ici''...Ça me chamboulait, me faire dire à Montréal '' Tu viens pas d'ici toi, t'a pas l'accent ''. Donc j'avais une pleine crise d'identité. Qu'est-ce que j'étais? Une canadienne-française-néo-écossaise??? Mais pourtant..une canadienne-française née en Nouvelle-Écosse, terre d'Acadie...c'est une acadienne! Donc oui, je suis acadienne de terre et je me suis dit ''et fuck tout ceux qui refuseront d'y croire. J'serai acadienne car je veux bien l'être...''
Mais malheureusement, mon français oral laissait à désirer, encore plus mon français écrit. Tout ceci a changé en 9e année (3e) avec la découverte de la littérature. J'avoue qu'au début, du Maupassant avec son vieux français, c'était pas ma lecture de choix mais quand je me suis laissée perdre dans les pages de Daudet racontant les îles Sanguinaires et les champs de lavande balayés du mistral dans le Midi, j'ai senti toute suite l'appel...
En 10e année, voyant que mon français s'améliorait de beaucoup (grâce, en très grande partie, au Poketrok, qui me permettais, pour la 1ère fois, d'utiliser le net en français), je me suis inscrite au cours de français avancé littéraire. J'ai continué dans ce cours mon étude de la langue via la littérature québecoise. La belle-bête, Zone, La lumière Blanche, Les lettres chinoises...tous après les autres, ils m'ont ouvert la tête vers de nouvelles horizons.
Mais c'était pas rose non plus. Plusieurs de mes amies ont lâchées l'école française en 10e pour aller à Dartmouth High School et à Prince Andrew High School...2 écoles très peuplées anglophones. Mes amies évoquaient que les études en français assuraient aucun avenir et que ça servirait à rien. Je leurs ai répondu avec un défi: je les mettais en défi d'avoir un plus haut score que moi en English 12, un cours offert à mon école qui est le même cours d'anglais de terminale offert ailleurs dans les high schools anglais.

Et pour faire chier encore plus, la tendence à mon école était que ''ceux qui parlent bien français sont des lèche-culs'' donc ouais j'étais pas haute dans l'échelle de popularité mais c'pas ça qui m'arrêtait. Ça m'aventageait même. Bien parler français avec une gang de gens qui ne savent pas mettre des ''S'' aux pluriel, ça avait de bon côtés. C'était plus facile pour moi d'être dans les finalistes dans des concours comme la dictée des Amériques, le concours d'art oratoire et les concours de poésie/nouvelles littéraires. Mais ça j'y reviendrai plus tard.

Donc avec Mr. Rousseau, Beaudelaire, Zola et Mme Roy et Maillet, je m'amusais bien mais c'est via la musique que j'ai décidé de propager mon amour pour ma langue. À Halifax, il y a pas de boutiques de disques qui vendent des cd de musique francophone et il y a pas radio populaire qui puisse interesser les jeunes à la culture francophone. Comme je connaissais maintenant assez bien les hits en France ( j'y était allée ) et du Québec, j'ai décidé de devenir Dj à la nouvelle radio commnautaire de ma ville, Radio Halifax-Métro (http://www.radiohalifaxmetro.ca/) . Je produisait des émissions de musique tendence francophone. Donc avec moi y'avait tout plein de Cowboys Fringants, de Kyo, Indochine, Mass Hysteria...ben ouais la plupart du temps c'était que du rock car mon émission c'était le ''Rock Chaud''. Mais en tout cas, j'ai réussi à faire découvrir ces nouveaux sons à certains, surtout aux enfants du Camp de Jour du Carrefour, ou j'ai travaillé pendant 2ans.

Mais ou j'ai vraiment pris ma place, c'est lors des concours d'art oratoire du CPF. Pendant 2 ans j'ai élaboré des discours sur l'assimilation et sur l'héritage francophone au Canada. J'exprimais ensuite ces dicours devant ma classe, mon école, devant une quarentaine de jeunes aux qualificatifs regionaux et ensuite, devant des juges qui étaient des hauts dignitaires, profs de français universitaires et militants pour la cause aux finales provinciales. Mon but était de me faire entendre au niveau national, ou je pouvais dénoncer cette assimilation au pays entier, cette assimilation presente partout ou il y a des francophones hors-Quebec. Ce but, je l'ai atteint 2 fois, me rendant 2 années consécutives au grand concours d'art oratoire national. J'ai prononcé mon discours sur l'héritage du français au Canada devant l'ambassadeur de la France, Ah! Que j'en était fière. Il m'a dit que j'avais l'expérience et le potentiel de faire de grandes choses pour ma langue d'ou je venais. Si j'ai été capable de me rendre si loin, les autres seront certainement capable d'aller encore plus loin que moi. Il reste qu'à les motiver, à les encourager à vouloir se battre comme je l'ai fait, a être fiers de leur héritage et à sauvegarder ce qui est le plus précieux: notre langue maternelle dans une minorité.

Mais il y a un bon bout de chemin à faire. Des 29 qui ont gradués avec moi en 12e, seulement que 3-4 ont continués à étudier en français. C'est peu mais j'y crois encore, à mon rève ou les jeunes francophones canadiens diront '' Je parle français non parce que je suis forcé par mes parents et profs, mais parce que c'est ma volonté.''

Et pour finir, le défi avec mes ( anciennes) amies, c'est moi qui l'a gagné...J'ai gradué avec un meilleur français ET un meilleur anglais qu'elles ^o^

@ demain avec d'autres merveilleux récits sur un nouveau icône acadien!

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