mercredi, février 01, 2006

reflexions en prose d'un 1er février

Il y a 4ans de celà aujourd'hui même,

Une jeune fille de 16ans allongée devant le grand mirroir, du Indochine dans le baladeur avec 4-5 mouchoirs érrants à côté d'elle. Les yeux fermés la bouche crispé.

''Te voir aussi respirer qu’un air blanc
Les yeux fermés pour un moment
J’espère un jour que tu te diras
Qu’ils n’ont pas tous été comme ça
Je me souviens que tu disais
La vie mauvaise mes en allées
Oh oh ohOh oh oh''

La musique joue fort mais les hurlements se font toujours entendre
La fille se met en boule, toujours devant le mirroir, pressant plus vivement ses écouteurs contre elle. Quelques larmes bien discrètes viennent glisser sur ses vêtements d'allure punkish. Le noir lui va si bien disait-elle, ''ça reflète bien qui je suis'' mais dans le fond qui était-elle, ça elle n'en n'avait la moindre idée. À côté d'elle, un guide universitaire était déployé, vestige d'une rencontre avec l'orientrice. La rencontre n'avait pas été concluante. La fille se posait d'autant plus mal la question de ce qu'elle voulait faire après sa 12e année, car ses cours de 12e allait décider de sa branche d'étude postsecondaire. Elle avait quelques idées. L'idée de se dériger en biologie l'intéressait, la médecine aussi mais elle redoutait surtout l'idée d'étudier pendant 8ans des sciences qui ne l'interessent pas. Ces idées furent brusquement interrompues par un vif regard dans le mirroir. Pour une minute, elle avait l'impression de regarder quelqu'un d'autre. Quelqu'un de bizzare, mal froqué, larmoyante et abbatue. Elle n'aimait pas trop ce qu'elle voyait.
Tout à coup, les bruits revenaient de plus belle. Des cris de colère, des lamentations. La fille, encore une fois, se concentrait sur la musique en espérant que tout cesse enfin.

Mais les cris se sont rapprochés. Une porte s'est ouverte et les cris furent amplifiés par l'absence de cette barrière protectrice. Dans la tumulte, la fille se leva d'un bloc avec 2 reflexes: lutte ou fuite. Elle a déballé l'escalier en 2 coups, empoigna des souliers et tenta de s'évader du brouhaha qu'elle creignait. Aussitôt presque sortie, une main l'empoigna violament et la poussa au parquet de l'entrée. Clairement, l'auteur du geste ne voulait pas que la fille parte. Prisonnière, la fille s'est débattue, réussisant enfin à s'échaper. Ses souliers mis à la hâte, elle s'empressait de courir le plus vite et le plus loin que son corps le permettait. Au bout de quelques temps, elle s'arrêta sur un banc de neige. Elle avait froid car elle n'avait pas de manteau, mais elle ne ressentait pas la morsure du froid à cause de l'état de choc. Péniblement, elle s'enfonça en grelottant un peu dans le parc, un parc ou elle avait prit l'habitude de s'y réfugier au besoin. Elle savait qu'avec la noirceur, elle pourrait pas être repérée. Le parc est sur la berge d'un lac, qui, à cette époque de l'année, est orné de glace. L'idée lui a traversé d'un coup, de s'aventurer sur la glace et attendre son sort, mais aussitôt un pied sur la glace, celle-ci fendait en 2. Au bruit du fendillement de la glace, un couplet lui est venu à l'esprit :

Tu seras tombée dans les crystals
Parfois trop seule parmi les brutals
A deviner que tout est fragile
Découvrir que c’est trop difficile
Je me souviens que tu faisais
Parfois comme si c’était vrai
Oh oh ohOh oh oh

C'est vrai,elle se disait, qu'elle faisait parfois comme si c'était vrai. Elle ne voulait absolument pas tomber à travers la glace, car à cette température, on y reste...mais, quelque chose l'attirait malgré cela. Mais en entendant la glace se cisailler sous ses pieds, elle a fuit encore une fois, mais vers la terre ferme cette fois-ci, vers la vie...

Et 4ans plus tard, la même fille se souvient et refait le point. Son ''qui je suis'' elle le découvre peu à peu, comme un cadeau que l'on déballe lentement. Elle a fait son chemin, quittant ainsi les cris et la tumulte, la laissant loin d'elle. Sa voie, elle l'a trouvée dans la science oui et elle ne regrette pas son choix non plus. Sa musique la guide toujours au fil des jours, mais le regard du mirroir à changé depuis. Elle a apprit à aimer ce qu'elle voit et à s'assumer, même si parfois il y a des regressions et des progresssions. Mais par dessus tout, quand elle marche sur la glace, elle se rappelle du fendillement et de la frayeur. Surtout, elle s'entête à ne jamais oublier la gaffe qu'elle aurait pu commettre ce soir-là. Donc en ce premier février 2006, elle chantonne lentement les douces paroles de Comateen, assise devant sa reflexion...

''Mais moi je suis fier de toi
Oui moi je suis fier de toi
Et de tout ce que tu vas faire
Même de rien d’extraordinaire
Et bientôt tu verras
Et bientôt tu sauras
Que personne ne te remplacera
Montre-moi quand tu reviendras''

(Texte débuté en février 2003, repris plus tard en février 2006, et sera achevée ultérieurement peut-être en....???)

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