Une page dans mon journal intime

inspiration du jour

Merci p'tite Souris,
Merci de partager et de me soutenir dans ce que je croyait à tord être une très mauvaise influence sur moi-même, soit d'exploiter créativement mes tristesses et autres moments de ce genre pour exprimer ce que je ne peux pas faire à l'oral (ou plutot, directement). Je sais pas comment l'expliquer, mais c'est thérapeutique. Déchainer son spleen, son down, ses cris de rage internes créativement, c'est vraiment comme plonger à 2 mains dans les entrailles et faire le grand nettoyage en foutant le bordel et en replacant tout à sa place. C'est salissant, douloureux mais quand c'est fini, on respire mieux et etc etc, jusqu'au temps d'un nouveau ''nettoyage''. Je sais pas d'ou j'en ai eu l'idée, j'crois que ça a commencé quand j'étais bien en 10e année de quand je revenait de mon ''support group'' (ben c'était genre une thérapie de groupe pour des jeunes vivant des moments difficiles). Ben, pour y aller et pour y revenir, ça me prennait 30mins d'autobus. Donc comme en sortant de là, j'avais pas mal le coeur sur la main, au lieu de me mettre d'la musique dans mes oreilles et refouler tout, je sortait une feuille et un crayon assez discrètement et j'écrivais sous forme de poèmes tout ce que je ressentais, ce que je voulais faire, ce que je voudrais être...etc
Ça donnait vraiment des poèmes dark et glauques, parfois sanglants, parfois juste mélancholiques. Bref: ça me faisait peur de lire ça
J'ai longtemps pensé par la suite que ces poèmes là représentaient ce que j'étais, ou ce que je vivais mais...ça me faisait tant de bien, et c'est ce bien qui m'a fait par la suite réaliser que non, ces poèmes ne me représentent pas. Pas du tout. Ils représentent une image que je refuse d'être, et ma réussite du fait que je peux me débarasser positivement de ces ondes négatives qui habitent parfois mon esprit. Entre temps, ça fait de beaux petits poèmes dark agréable à lire une fois les émotions passés.

J'en ai une trentaine jusqu'à date. Plusieurs ont déjà été exposés auprès de mes amies et sur divers sites web. J'ai même exposé quelques un d'entre eux à la journée mondiale de la poésie UNESCO (1 est actuellement publié dans le livre de l'UNESCO 2002) mais le reste sont plutôt des inédits car même si c'est une façon pour moi de m'exprimer, l'art engendre la critique...et c'est la critique que je craint le plus par dessus tout.

Mais juste pour une fois, je fais un grand pas et je vais en exposer un publiquement. Il n'est pas récent celui-là. En fait, j'ai pas écrit de poèmes depuis avril dernier car après ce qui m'a arrivé en septembre et octobre, je n'ai pas encore eu le temps de ''digérer'' suffisament ces évènements, mais je sens que dans quelques temps, ça va finalement tout débloquer, et l'encre coulera à flot, comme mes larmes l'ont fait si souvant...

Voila un qui date du 21 mars 2004

Oreiller humide
De pleurs vinaigrés
Amers d’être refoulés
Et fermentés dans mon creux

Ivresse triste
L’influence de la bile noire
Me plonge dans la noirceur
Yeux rouges, ils ont vu
Le sang sur l’oreiller
Le couteau attend derrière
Impatient de caresser ma peau
De la trahir de ses dents
La mordre passionnément
Pour la faire pleurer son sang
La douleur, plaisir malsain
M’envahie, invitante
Se colle à ma vulnérabilité
Et flirte avec le couteau sanglant
Tous deux dansent une chorégraphie
Digne de l’horreur
Indifférente à ma peur
Plus jamais!
Plus jamais!
Deux fois ne suffisent plus
Pour tout effacer
De ma mémoire désordonnée
Ces souvenirs chaotiques

Le sang noir devient blanc
Tout semble soudainement s’évaporer
Jusqu’à ce qu’il ne reste que la nuit
Mes larmes, ma sueur
Et la terreur sur mon visage

Et c'est ma pudeur qui m'empêche de vous en dire plus long sur ce poème, excepté qu'il provient pas d'un rituel de cutting, mais d'un cauchemard que j'avais eu vers cette époque là. (pour les curieux qui s'en posaient la question)