vendredi, février 22, 2008

L'Acadie? L'Acadie?

Je prend d'abord mon plumeau pour dépousetter un peu la place...c'est un peu poussièreux icette... (note du 27 février...je sais! Ça tarde mais je suis z'une busy woman hé!)

J'avais planifié ce post depuis dimanche dernier(10 fév.) là mais par manque de temps, ça revient à ce soir (ou au 27 février...) La semaine dernière ici sur le campus, c'étais la semaine internationale ainsi que la semaine du 40e anniversaire de février 1968. Pour l'occasion, il y a eu des films de l'ONF ainsi que des panels de discussion avec les protagonistes des films et des évènements mai 68.

Je vais commencer avec mes reflexions suite à L'éloge du chiac (reflexions entièrement personelles et pas vraiment sociolinguistiquement recherchées)

Honnêtement, je croyais qu'en arrivant à Moncton, le monde d'icitte serait fiers de parler chiac. Certain le sont. D'autres s'obstinnent à penser que c'est signe d'une basse éducation et d'une basse classe sociale... En tout cas, je ne me suis jamais entêtée à ne pas parler chiac car pour moi, c'est la richesse de Moncton. C'est même une fierté de pouvoir parler la langue du milieu car chez moi à Halifax et/ou à Montréal, ça ne serait pas si acceptable. Ce que je me rend compte à la suite du film, c'est que les locuteurs chiac vivent une espèce ''d'insécurité linguistique'', c'est-à-dire, un malaise quant à la légitimité et à l'effet que provoque le chiac. Personellement, il m'est déjà arrivée de devoir ''m'excuser pour ma qualité de langue'' car j'avais utilisé quelques tournures chiac dans une conversation avec un francophone non-acadien. Mais pourquoi de telles excuses? C'est surtout par peur de se faire passer pour une assimilée, une personne qui ne sait pas parler, une personne peu éduquée...

Mais dans le fond, on sait que culturellement, le chiac représente l'héritage du sud-est du N-B et qu'il ne peut être traduit en français ni en anglais standard car ça ne représenterait pas la réalité de ce qui est dit. Le consensus repose donc sur l'apprentissage et l'application des niveaux de langue. Il y a un contexte pour chaque niveau de langue. On parle le français standard (le ''bon'' français) à l'université et on parle chiac quand on rencontre une personne qui parle chiac. Aussi simple que ça. C'est important de pouvoir parler le bon niveau de langue car ça permet des échanges plus culturellement valables. Quand je parle avec un français (de France), j'essaie d'adapter ma langue en utilisant certains mots et certaines tournures typiques de la-bas dans le but de favoriser la communication a point de vue culturel. Si j parlais rien qu'en chiac ou en joual, je risquerais de ne pas me faire comprendre et de me faire juger en conséquence.

Donc, on assiste à un phénomène que l'on appelle ''violence symbolique'', une autocritique, une autoflagellation selon les critères linguistiques établis par la minorité. En général, les acadiens se réfèrent aux fracais de France comme ''norme''. À nos oreilles, c'est plus pur, plus beau, plus riche! Mais en réalité...c'est le contraire car certains français ont une langue aussi hybride que nous! On va pas dire que prononcer ''garer ma voiture au parking'' comme un parisien est plus linguistiquement correct qu'un acadien du sud-est qui dit ''parker mon char'' Au moins nous, on prononce le mot anglais en français et non par exprès en anglais comme le parisien! Donc pourquoi se rabaisser ainsi selon une fausse norme? La question du chiac va au-delàs du simple mélange de la langue. Ça va même au-délas de la notion d'assimilation. Le fait que je parle chiac n'indique aucunement mon degré d'assimilation. Même si je dis à l'occasion '' Cé right cool'', ça ne veut pas dire que je vais aller camper dans le coin des anglais! Au contraire, je reste solidement loyale à ma langue maternelle! Si je parle chiac, c'est uniquement pour des buts d'échanges culturels, et non pour le parler comme langue unique! Enfin, je suis surtout d'accord avec l'importance de devoir faire une ''standardisation'' du français acadien, surtout au niveau de l'encadrement (dictionnaire, usage standard). Faire ainsi lui confinerait enfin une légitimité et sa juste place comme variété de la langue française, fièrement reconnue comme telle.

Enfin, pour terminer, 2 éléments qui donnent de la légitimité au chiac: l'expression culturelle médiatique- langue chantée, langue écrite...

Voici Marie-jo Thério, chanteuse 'célèbre' de Moncton. Sa chanson ''Moncton'' a connu de la popularité hors-acadie à cause du fait que c'est chanté en chiac...




Et notre porte-parole du Chiac, Acadieman! (Naturally...)


Le reste des niews ce soir (27 fév...)...promis!

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